jeudi 24 novembre 2011

Le concert




L'autre jour, un ami m'a invitée à son concert de musique. 

C'était bien généreux de sa part, surtout qu'il m'avait offert deux semaines auparavant d'assister à une autre de ses prestations, à laquelle je ne m'étais jamais présentée. C'était pourtant dans le cadre du festival Pop Montréal, avec plusieurs groupes émergents invités, dont plusieurs étaient encensés par la critique, front page des magazines culturels.

Je n'avais finalement jamais mis les pieds audit concert, sans excuse valable.

C'est donc avec empressement que j'acceptais sa seconde invitation, non sans multiplier les excuses minables pour mon absence précédente.


Le soir venu, j'invitais une copine à m'accompagner, ne voulant pas me pointer sur place toute seule. C'était peut-être un guet apens, après tout la vengeance est un plat qui se mange froid.


Sous les -1000, vêtues comme des parisiennes débarquant pour la première fois à Montréal, nous bravions le froid pour assister à ce qui allait être le meilleur concert de notre vie. 


Je plaisante.


À notre arrivée, la salle était complètement vide. Premier réflexe de mon amie : '' ooook, on fout le camp!''


Je dois avouer qu'à première vue, l'endroit n'avait rien d'invitant.


L'éclairage rappelait un mauvais film d'horreur de série B : vieux néons qui éclairaient par secousse, ampoules solitaires dont le filage diffusait une lumière rougeâtre, fumée épaisse qui se dégageait de sous des portes closes... 


Non il n'y avait pas de fumée, c'était pour la fiction. Remarquez que ça ajoute un je-ne-sais-quoi au récit.


J'ai convaincu ma copine de rester encore quelques minutes, le temps de se commander une bière au bar. Le barman était la réincarnation de Frankenstein, les clous plantés dans la tempe en moins. J'ai commandé deux bières. Aucun mouvement du monstre. J'ai répété ma demande, il a émis un grognement. Il me fixait sans cligner des yeux, le regard vide. C'est alors que je compris qu'il fallait fuir. Et vite.


Dans ma lancée vers la sortie, j'ai quand-même eu le temps de remarquer qu'il y avait des poteaux de danseuses un peu partout dans la salle. Surprenant pour un cabaret musical. Mon amie me tirait par la manche, voulant quitter l'endroit au PC. Elle venait d'apercevoir un autre homme qui sortait d'on ne sait où et qui titubait les bras tendus vers l'avant en criant dans un dialecte inconnu et en regardant le sol comme s'il allait se dérober sous ses pieds.


Un vacarme pas possible s'est échappé des haut-parleurs accrochés au mur, alors qu'on courait maintenant vers la sortie. Je n'ai même pas le temps de constater si c'était vraiment de la musique qu'on entendait, que nous étions déjà dehors à se regarder sans comprendre ce qui venait de se passer. J'en ai fait des cauchemars toute la nuit.




J'ai appris quelques jours plus tard que le concert de mon ami avait eu lieu la veille. 









mardi 22 novembre 2011

Aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie.

J'ai franchi la frontière. J'ai traversé la ligne. J'ai atterri dans la cour des grands.

Je possède un Mac.








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